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Estime de soi : Du doute à la confiance



« Je suis nul »

 

L’estime de soi est un motif de consultation récurrent. Des croyances telles que « Je suis nul(le) », « Je ne vaux rien », « Je suis bête », « Je ne suis pas intéressant » sont souvent présentes dans beaucoup de problématiques faisant partie de divers tableaux cliniques et variés.

 

Difficile de les remettre en question ou d’adoucir leur regard tellement elles sont ancrées au plus profond de nous, enracinées et enkystées la plupart du temps depuis plusieurs années.

 

Winnicott, pédiatre pionnier dans l'étude du développement de l'enfant, écrivait "avant de se voir, l'enfant se voit dans les yeux de sa mère le regardant". Joanna Smith, psychologue spécialisée dans la prise en charge des traumatismes, avance que l’estime de soi prendrait même racine dans nos expériences le plus précoces, à travers les sensations rudimentaires du bébé, et seraient le socle inconscient de notre image de nous-mêmes. Ce qui est certain, et tous les théoriciens convergent, c’est que l’estime de soi prend bien ses racines dans l’enfance, à travers l’interaction avec nos premières figures d’attachement.


Nos croyances négatives sont d'autant plus renforcées que nous évoluons aujourd’hui dans une société hautement individualiste et compétitive, où l’estime de soi peut violemment être ébranlée. Dans une société où l’on est en permanence comparé aux autres, qui est vraiment satisfait de ce qu’il est ?

 

Avec l’émergence des réseaux sociaux, nous nous comparons en permanence à autrui, doutons de nos capacités et finissons accablés sous le poids de nos manques. Il faut être intelligent, et beau, et à la mode, et intéressant, et brillant, et sexy. Avec de l’humour et de la repartie !

 

Ce qui fait que la plupart du temps… on ne reste jamais très longtemps satisfait de soi, surtout si l’on a besoin de se distinguer et de se sentir supérieur aux autres pour se juger digne d’intérêt ou, pire... digne d’être aimé. 

 

Des approches telles que l’EMDR ou l’ICV sont indiquées pour travailler sur ces croyances fondamentales ayant pris racines à l’aube de notre existence et renforcées en permanence. Mais aussi des approches plus classiques telles que les thérapies cognitives et comportementales. Généralement, je mélange ces diverses approches pour travailler l’estime de soi. Voici un aperçu global de la forme que peut prendre le travail psychothérapeutique sur l’estime de soi : 

 

Identifier les croyances négatives sur nous-mêmes qui alimentent une faible estime de soi. Cela peut inclure des croyances sur notre valeur intrinsèque, nos capacités et notre capacité à réussir.


Restructuration cognitive : Une fois que les croyances négatives sont identifiées, nous travaillons à les remettre en question et les remplacer par des pensées plus réalistes. Cela peut impliquer des techniques telles que la recherche de preuves contraires, le recadrage et la pratique de l'affirmation de soi (outils issus des thérapies cognitives et comportementales).


Renforcement des forces et des compétences : Identifier et reconnaitre nos forces, nos compétences et nos réussites personnelles ainsi que développer des nouvelles ressources.


Exploration des origines de l'estime de soi : Explorer les expériences passées, telles que l'enfance, les relations interpersonnelles et les événements de vie qui ont pu influencer la formation de notre estime de soi. Cela est primordial pour comprendre nos schémas de pensée et de comportement actuels. A ce moment-là, l’EMDR ou l’ICV sont tout à fait pertinentes pour venir déraciner ces apprentissages.

Cultiver l'autocompassion en reconnaissant notre condition d'être humain, ayant le droit à l'erreur, et en adoptant une attitude aimante et compréhensive envers nos propres défauts. Des études sur l'autocompassion ont démontré son efficacité dans plusieurs domaines, notamment la santé mentale, le bien-être émotionnel et les relations interpersonnelles. En effet, la pratique de l'autocompassion est associée à une réduction de la dépression, de l'anxiété et du stress; à l'amélioration de la régulation émotionnelle (en réduisant l'intensité et la durée des émotions négatives); à l'augmentation de l'estime de soi en apprenant à se pardonner ; à l'augmentation de l'empathie et ainsi l'entretien de relations plus satisfaisantes; et enfin à la réduction du perfectionnisme malsain (source de stress et anxiété). Les individus qui adoptent une attitude indulgente envers eux-mêmes ont tendance à être moins critiques et auto-punitifs, ce qui favorise un meilleur équilibre émotionnel.


Développer des techniques d'affirmation de soi (approche TCC) pour apprendre à exprimer nos besoins, nos opinions et nos limites de manière assertive et respectueuse dans nos relations interpersonnelles.


Encouragement à l'exploration de nouvelles expériences : Sortir de notre zone de confort et essayer des nouvelles activités ou expériences qui peuvent renforcer notre confiance en nous et notre estime de soi. En effet, en évitant à tout prix le risque d'échouer, nous nous privons également du risque de... réussir. C’est en faisant des nouvelles expériences que nous faisons des nouveaux apprentissages (sur nous, le monde, les autres).


Tout au long de la thérapie, nous pouvons avoir recours à l’utilisation de métaphores et de visualisations afin de se représenter d'une manière positive et à visualiser notre potentiel et nos objectifs (outils issus de l'hypnose). Ces visualisations créent des connexions neuronales.

 

 

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