L’efficacité de l’EMDR dans le traitement du trouble de stress post traumatique n’est plus à prouver. Les études démontrant son efficacité dans ce trouble ayant été nombreuses, l’indication s’est progressivement élargie et on peut traiter diverses problématiques avec cette approche. Mais, comment est-ce que cela fonctionne ? Quels sont les mécanismes à l’œuvre ?
Mouvements oculaires rapides pendant la phase de sommeil paradoxal
Une des premières hypothèses avancées pour expliquer l’efficacité de l’EMDR a été de pointer sa similitude avec la phase de sommeil paradoxal.
En effet, pendant notre sommeil, on s’aperçoit que l’on bouge les yeux. L’hypothèse soutient que pendant cette phase de sommeil notre cerveau traiterait et classerait les informations de la journée.
Ainsi, pendant une séance EMDR, on reproduirait le fonctionnement du cerveau qu’aurait lieu pendant la nuit. On vient « reproduire » le traitement de l’information.
Attention double
Une deuxième hypothèse avancée a été le phénomène d’attention double que l’on retrouve durant une séance d’EMDR. En effet, le patient a « un pied dans le passé » (souvenir traumatique) et « un pied dans le présent » (dans le cabinet du thérapeute, ancré dans l’ici et maintenant).
Cette double perspective faciliterait l’intégration des souvenirs traumatiques, le cerveau assimilant que l’événement traumatique est terminé (ce qui n’est pas le cas dans le cas de Trouble de Stress Post Traumatique), et que le souvenir fait partie du passé.
Activation des deux hémisphères cérébraux
Une autre hypothèse plausible est que la stimulation bilatérale alternée permettrait l’activation simultanée des deux hémisphères cérébraux, maximisant l'activité cérébrale et facilitant ainsi la circulation de l’information durant le retraitement.
Activation du cortex préfrontal
On sait que lorsqu’un traumatisme est réactivé dans le présent, il y a une extinction du cortex préfrontal (celui qui nous permet d’élaborer, de penser, de mettre du sens ; le cerveau cognitif). En effet, durant un événement traumatique, cette partie du cerveau s’éteint au profit des parties cérébrales plus primitives à l’origine des stratégies de survie : le seul objectif lors d’un événement traumatique est de survivre à ce moment-là. Les processus cognitifs étant trop longs, ils nous feraient perdre beaucoup de temps.
Lorsqu’il y a réactivation dans le présent (suite à un déclencheur), le fonctionnement cérébral « survie » se remet en route (cf extinction du cortex préfrontal – activation des zones plus primitives : suractivation de l’amygdale, l’hypothalamus …).
Ainsi, l’EMDR permettrait de réactiver le souvenir traumatique, tout en activant simultanément le cerveau cognitif (l’activation devenue possible grâce à la baisse de la charge émotionnelle, contenue dans les zones plus primitives).